Ça va jazzer

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jeudi 18 avril 2024

Varia

__  Tensions

__ Reconstruire...

__ Retenue...

__ Gisements

__ Harcèlement

__ Mieux avant?

__Flamme olympique

__ L'autre guerre

__ Risque chinois

__ Pour ou contre?

__ Cauchemar soudanais

__ Merci  au gaz russe!

                       _____  VertigineuxExorbitant! Stratosphérique!  ou "indécent"  (comme disait Orwell)?  Il n'est pas le seul. La notion de méritocratie est en question.     C'est un effet spectaculaire du capitalisme néo-libéral et de la production ultra financiarisée, où les gros actionnaires sont rois.    __________  

L’annonce   ____________Selon Romaric Godin,"....L'annonce de la hausse de la rémunération possible du président du groupe Stellantis (fusion de Chrysler, Fiat et PSA), Carlos Tavares, a provoqué de multiples réactions, allant de la CGT à certains collectifs d’actionnaires. Le dirigeant pourrait, au titre de 2023, toucher 36,5 millions d’euros, soit 35,6 % de plus qu’en 2022 et 47,9 % de plus qu’en 2021.      La hausse est effectivement vertigineuse lorsque l’on sait que, sur la même période de deux ans, le salaire moyen du secteur privé en France a reculé de 2,5 % en termes nets. Selon la CGT, le salaire moyen nominal a augmenté sur la même période de 3,7 %, ce qui est inférieur, quel que soit le pays concerné, à l’évolution des prix. Surtout, depuis la création de Stellantis sous la direction de Carlos Tavares, le groupe a réduit notablement ses effectifs de plus de 8,8 %, soit plus de 26 000 postes en moins. Les dix millions d’euros accordés au président du groupe automobile au titre de la « transformation de l’entreprise » ont donc un revers en termes d’emploi.   ____Toutes ces considérations ne gênent pas le moins du monde Carlos Tavares qui est, évidemment, sûr de son bon droit, tant positif que moral. Dans un geste de dédain envers les critiques, il s’est contenté, lors de la visite d’une usine en Moselle, de déclarer : « Si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi et je la respecterai. » Façon de dire que ce salaire mirobolant est parfaitement légal et qu’il n’y a donc rien à redire à l’affaire.    Quant à l’aspect moral, Carlos Tavares a entonné la musique habituelle du mérite puisqu’une grande partie de sa rémunération dépend des résultats de l’entreprise ; la hausse de son salaire traduisant la bonne santé de celle-ci, mesurée par la croissance de ses profits. « 90 % de mon salaire est fait par les résultats de l’entreprise, donc cela prouve que les résultats de l’entreprise ne sont apparemment pas trop mauvais », a conclu le dirigeant qui semble donc bien se demander ce qu’on peut lui reprocher. ...


                            
Avec la financiarisation de l’économie, la propriété du capital est plus diffuse, mais le pouvoir de ce dernier n’est pas pour autant réduit. Il prend la forme de ce que Michel Aglietta appelle le « capitalisme actionnarial » qui concentre les pouvoirs entre les mains de « salariés » qui deviennent aussi centraux – et donc aussi bien rémunérés – que les capitalistes classiques, détenteurs directs d’entreprises. ...Le salaire de Carlos Tavares n’est donc pas qu’un scandale moral, c’est aussi et peut-être surtout le rappel du mécanisme profond de domination sociale dans lequel nous nous trouvons. La force qui mue la société présente est bien celle de l’accumulation du capital, c’est-à-dire de sa reproduction élargie. Et la ponction que prend, au passage, Carlos Tavares, n’est que la récompense de sa participation active à cette dynamique.    Il n’y a donc pas de contradiction entre la croissance de la rémunération de Carlos Tavares et les suppressions de poste ou la faiblesse des rémunérations des salariés de Stellantis. Bien au contraire, il s’agit là des sources mêmes de cette croissance. Et c’est précisément ce que ces dirigeants entendent par leur « mérite » : leur capacité à produire du profit, l’alpha et l’oméga des sociétés contemporaines.    Ce qui est intéressant, c’est que ces dirigeants sont eux-mêmes en compétition pour déterminer qui est le plus puissant parmi ces puissants. C’est pourquoi une des défenses de ces derniers, et encore dans ce cas de Carlos Tavares, est de demander qu’on compare leurs rémunérations non pas à leurs salariés ou au salaire moyen, mais aux autres dirigeants du même monde. Le président de Stellantis se compare ainsi volontiers à un « joueur de football » ou à « un pilote de formule 1 » pour justifier sa rémunération.   Mais ce « sport » est très particulier. Ce qui est récompensé ici, ce n’est pas simplement une performance physique ou personnelle, mais la capacité à produire plus de profit. En cherchant à être devant dans cette course un peu dérisoire aux salaires à millions, les dirigeants font fonctionner la logique capitaliste de l’accumulation. Ils sont donc eux-mêmes sous la domination permanente de cette logique. Leur pouvoir est donc conditionnel à l’acceptation d’un pouvoir plus grand qu’eux qui les pousse à agir comme ils le font...."             ________________________

L’annonce

L’annonce " ...L'annonce de la hausse de la rémunération possible du président du groupe Stellantis (fusion de Chrysler, Fiat et PSA), Carlos Tavares, a provoqué de multiples réactions, allant de la CGT à certains collectifs d’actionnaires. Le dirigeant pourrait, au titre de 2023, toucher 36,5 millions d’euros, soit 35,6 % de plus qu’en 2022 et 47,9 % de plus qu’en 2021.  La hausse est effectivement vertigineuse lorsque l’on sait que, sur la même période de deux ans, le salaire moyen du secteur privé en France a reculé de 2,5 % en termes nets. Selon la CGT, le salaire moyen nominal a augmenté sur la même période de 3,7 %, ce qui est inférieur, quel que soit le pays concerné, à l’évolution des prix. Surtout, depuis la création de Stellantis sous la direction de Carlos Tavares, le groupe a réduit notablement ses effectifs de plus de 8,8 %, soit plus de 26 000 postes en moins. Les dix millions d’euros accordés au président du groupe automobile au titre de la « transformation de l’entreprise » ont donc un revers en termes d’emploi....                                                                                                               Pour aller plus loin que ces épisodes récurrents d’indignation, il faut peut-être aborder le sujet sous une dimension plus large et s’interroger sur le sens de ces salaires astronomiques dans l’organisation sociale et économique actuelle. Et il faut alors partir de la réalité concrète de cette rémunération.  Le salaire de Carlos Tavares, s’il était de 36,5 millions d’euros sur l’année 2023 (une partie de cette rémunération dépendra de l’activité du groupe d’ici à 2025), représenterait une rémunération de 100 000 euros par jour. Si l’on fait – pour un moment seulement – abstraction de l’inégalité sociale que ce chiffre traduit, on ne peut que s’interroger sur l’usage réel d’une telle somme.                                                                   Personne au monde ne peut avoir « besoin » d’un tel salaire. Il est presque concrètement impossible d’avoir un usage réaliste de ces 100 000 euros quotidiens, surtout lorsque, en tant que dirigeant, une grande partie des dépenses est à la charge de l’entreprise.   Si cette somme n’a pas de fonction concrète, elle a donc une fonction symbolique. Au reste, les seules dépenses que l’on peut engager avec de telles sommes sont d’abord des acquisitions d’ordre symbolique, représentant des dépenses luxueuses. Mais ce qui compte, ici, c’est d’abord le potentiel d’acquisition de ce salaire, bien davantage que ce qui est réellement dépensé. C’est la puissance d’achat qui traduit la puissance sociale dans une société régulée par la marchandise.   Et c’est là le sens profond des inégalités entre ces salariés et la masse des autres. Les salaires à millions et leur croissance ont d’abord pour objet de montrer à la société qui détient les leviers du pouvoir. Car la puissance de l’argent est d’abord une puissance de pouvoir acheter du travail et donc de déterminer l’usage de la vie des êtres humains. Et comme par ailleurs cette puissance est elle-même issue de ce travail, la boucle est bouclée : les masses sont prises dans une domination en aval comme en amont.  C’est en cela que le salaire d’un Carlos Tavares n’a pas la même nature que le salaire d’un travailleur standard. Sur le plan purement légal, il est, il est vrai, salarié, mais sa rémunération est proche de ceux des détenteurs du capital. C’est un phénomène que l’économiste Branko Milanović a appelé « homoploutia » (soit, en grec, « richesse comparable ») : les revenus du capital et ceux du travail des positions les plus hautes s’alignent. Certains pourront y voir la preuve que la distinction entre capital et travail s’amenuise. Mais il n’en est rien..."

mercredi 17 avril 2024

Parcours enflammé

 C'est parti!  

                   De Olympie à Paris. Un outil de propagande, à l'origine.

                              Le rituel a commencé. Laure déclare sa flamme

          Les enjeux des jeux:

                                     Les anciens jeux d'origine grecque avait une fonction religieuse et politique et étaient aussi destinés à suspendre les conflits qui pouvaient exister entre les cités rivales. Comme des pauses temporaires où les affrontements étaient symboliques, comme de nouvelles victoires à gagner sur la piste de sable de Marathon notamment.                                           Ils resteront souvent, depuis leur réhabilitation, une guerre "pas comme les autres". On le voit nettement avec les jeux de Berlin sous le Reich, des jeux de propagande, et pendant la guerre froide. Les jeux de Pékin ne se déroule pas sans fond de tensions et de rivalités politiques internationales et représente une vitrine, une publicité pour le régime et ses réussites techniques et industrielles.    Il y a presque toujours des ombres derrière le décor, le faste et les moyens déployés. On oublie que Pierre de Coubertin était avant tout soucieux de culture élitiste et de dépassement de soi dans l'affrontement.


     "De Berlin en 1936 à Munich en 1972 en passant par Mexico en 1968 , les Jeux de Pierre de Coubertin ont accompagné les convulsions du XXe siècle dans une constante ambiguïté."...
        Coubertin qui ne craignait pas de faire du sport olympique "...une religion, c'est à dire une adhésion à un idéal de vie supérieure..."  . Il fut le père peu présentable des jeux olympiques modernes …]                                           Ces jeux, surtout d'été sont aussi des révélateurs. L'essentiel est-il (vraiment encore) de "participer"?  Critique  Il y a les jeux tels qu'ils sont et les jeux tels qu'ils pourrait être. "Si l'important n'est pas de gagner, pourquoi compte-t-on les points" (Vince Lombarti)...Un rêve?______________

Paradoxe français

Etrange situation

                            Voilà les comptes publics à nouveau en péril, nous dit-on. Bercy s'affole d'un coup, alors que les clignotants n'étaient pas dans le rouge, il y a peu, Un nouveau réarmement se prépare dans le domaine des finances publics. Mais aura-t-on assez de cartouches? Mais pourquoi donc a-t-on autant favorisé la désindustrialisation?  Pas question de toucher aux impôts, on va rogner sur divers budgets, même ceux qui sont en phase critique, comme dans l'Education nationale. En "oubliant " le fait que certaines ponctions, indolores pour la nation, pourraient largement aider à surmonter une période sans doute plus difficile. Mais il y une mine de recettes possibles auxquelles on ne veut surtout pas toucher. L'Espagne n'a pas hésité à le faire. Comme le Canada...En son temps de crise majeure, Roosevelt a osé trancher dans le vif, sans tendresse pour les plus hautes fortunes, largement responsables d'une crise ruineuse. Il y a tant de leviers politiques. Au niveau de la planète entière. L'indécence de certains revenus, pour ne parler que d'eux, interroge le citoyen moyen, même aisé. .Les surprofits, parfaitement identifiés, ne manquent pas et  les profiteurs de crise ne sont pas un mystère. Alors que le droit du travail se trouve une nouvelle fois malmené.  Quelle cohérence?                                         ___    L'obsession de la dette, de nouveau agitée, revient comme un leitmotiv, de manière toujours aussi caricaturale, avec cette confusion de fond entretenue entre dette privée et dette publique. Comme le dit l'économiste Chavagneux, en poussant un peu le bouchon par provocation, la dramatisation ne s'impose pas: 


                  "L’annonce par l’Insee d’un déficit public élevé pour 2023 (154 milliards d’euros, soit 5,5 points de PIB) a suscité beaucoup d’analyses. Il s’en dégage un consensus selon lequel ce dérapage par rapport aux prévisions de Bercy (4,9 %) a tenu essentiellement à de moindres recettes (+2 % seulement alors que le PIB nominal a augmenté de 6,2 %).  L’occasion d’ouvrir un débat sur de nécessaires hausses d’impôts, ce que certains n’hésitent plus à faire dans la majorité présidentielle tant les pistes sont nombreuses qui, sans toucher les plus pauvres ni les classes moyennes, permettraient de faire rentrer des recettes fiscales à même d’équilibrer nos comptes publics.    Mais, en attendant que le gouvernement se décide à une action en ce domaine, la dette publique continue d’augmenter. Elle a progressé l’an dernier de 147,4 milliards pour atteindre 3 101,2 milliards d’euros. Comme elle augmente moins vite que l’activité, son poids s’est réduit de l’équivalent de 111,9 points de PIB fin 2022 à 110,6 % à la fin 2023.   Pour autant, l’Agence France Trésor, qui gère notre dette, indiquait fin 2023 qu’elle allait quand même devoir trouver, cette année, l’équivalent d’environ 10 points de PIB pour assurer le refinancement de cette dette. De quoi s’inquiéter ? Non, car nous avons reçu ces derniers temps trois bonnes nouvelles sur nos emprunts publics.                                      Première bonne nouvelle, les créanciers sont très friands de la dette française. Après le lancement du quantitative tightening (QE) par la Banque centrale européenne (BCE), on restait dans l’incertitude quant à la volonté des créanciers de se substituer à la Banque centrale pour financer les dettes.                        Or, dans sa dernière analyse, l’Agence France Trésor constate que, « après la fin des achats nets d’actifs de la BCE en juillet 2022 (APP+PEPP), les investisseurs domestiques et étrangers ont augmenté leur exposition aux obligations souveraines de la zone euro ». Une situation qui devrait continuer à perdurer cette année : « Nous nous attendons à ce que les investisseurs continuent d’augmenter leur exposition aux obligations d’Etat de la zone euro après des années de ventes nettes dans le cadre de la politique de QE de la zone euro ».                 D’ailleurs, depuis le début de l’année, l’écart entre les besoins des pays de la zone et ce que les créanciers sont prêts à acheter est plus fort qu’au cours des années précédentes. Résultat, à la fin mars, la France a déjà levé plus d’un tiers de son programme de financement de l’année.   Les experts de Natixis CIB notent même une tendance à l’allongement de la maturité de détention des emprunts français par les financiers internationaux, ce qui « suggère une augmentation de la présence des assureurs et fonds de pensions étrangers, dont la stratégie d’investissement est par nature plus stable ». Bref, des gens qui sont là pour un moment.  S’y ajoute un retour de l’achat des titres d’emprunts français par les banques. Après avoir bénéficié de programmes de soutien à leur liquidité de la part de la BCE, la fin annoncée de ces programmes pousse les établissements à chercher d’autres sources de liquidités, et la Banque de France a montré l’an dernier combien la dette française dispose d’atouts en la matière.                                 On pourrait rétorquer que si les emprunts français sont refinancés facilement, compte tenu de l’incertitude liée au dérapage budgétaire, cela se produit à des taux d’intérêt plus élevés qu’avant. Deuxième bonne nouvelle, ce n’est pas du tout le cas.                 C’est que montre une analyse récente de l’économiste Patrick Artus. Il part du constat selon lequel le spread de taux de la France vis-à-vis de l’Allemagne, c’est-à-dire le surplus de taux d’intérêt par rapport à notre voisin que nous demandent de payer les créanciers, ne bouge pas pour rester autour de 50 points de base. Comment l’expliquer ?                   De nombreuses raisons sont mobilisées. D’abord, la politique économique française reste crédible. Les experts de Natixis CIB expliquent que, pour atteindre l’objectif du gouvernement d’un déficit budgétaire à 4,4 % du PIB cette année, il va falloir trouver 26 milliards. Bercy a déjà annulé 10 milliards de crédits, et une normalisation du lien entre recettes fiscales et croissance par rapport à 2023 rapporterait automatiquement une dizaine de milliards. L’essentiel du chemin est fait.                                                                                          Entrent en ligne de compte aussi les inquiétudes au sujet de l’Allemagne, enfermée dans une austérité budgétaire au moment où son activité est atone. Le Fonds monétaire international (FMI) n’a ainsi pas hésité tout récemment à cibler le manque de dépenses publiques d’infrastructures du pays au milieu de lourds problèmes structurels (démographie en berne, spécialisation industrielle dépassée…).  Quand l’Allemagne réduit sa dette à marche forcée, elle réduit d’autant les titres publics disponibles, incitant les créanciers à se reporter sur le financement des emprunts français dont ils ne craignent pas un potentiel défaut de paiement, la France remboursant rubis sur l’ongle depuis la fin du XVIIIe siècle !                              Enfin, dernière bonne nouvelle, même si les emprunts publics augmentent, le poids de leur coût reste relativement faible. On a l’habitude de le mesurer en ramenant la charge de la dette au PIB. Selon l’Insee, le ratio s’établissait à 1,8 % à la fin de l’an dernier, bien en-dessous de sa moyenne historique (1980-2023) de 2,4 points.     De leur côté, les agences de notation regardent plus spécifiquement le poids de la charge de la dette dans le total des recettes fiscales et commencent à grincer des dents lorsque l’on s’approche des 5 %.             Cela fait maintenant dix ans que la France est sous ce ratio, qui se situait à 3,4 % l’an dernier. Une normalisation des recettes fiscales associée à la baisse des taux d’intérêt de la part de la BCE au plus tard cet été contribueront à maîtriser encore ce ratio cette année.  La France n’est pas en faillite et sa dette n’est pas sur « le toboggan de l’enfer » ! Qu’on se le dise : les emprunts publics français se font dans le calme, à des taux d’intérêt modérés, qui devraient diminuer cette année, le tout avec la bénédiction de nos créanciers."     _________________

mardi 16 avril 2024

Point d'histoire

 Histoire au bout de la pelle

        Quand la ville se raconte

               Saint Denis retrouvé

                                                                                                             ________________

IA générative en question

 Une évolution (ou révolution) sans nuages?

                  Pas si simple. Les récents bonds en avant de l'intelligence dite artificielle suscitent des réactions parfois enthousiastes, mais aussi des réserves. A juste titre. Les nouvelles familles de générateurs de textes ne semblent pas engendrer de réticences dans certains domaines, où on y voit à un outil rapide, précieux et rentable pour effectuer certaines tâches jusque là dévolues aux hommes, même dans des domaines où une certaine créativité était requise. Pas seulement au niveau des plate formes qui ne jurent que par une numérisation renforcée. Pour le meilleur ou pour le pire....Aide à la décision parfois, dans des domaines complexes, mais aussi cyber-contrôles renforcés. L'ambiguïté est totale. On voit bien qu'il va falloir instaurer des règles, au niveau international, ce qui ne va pas être simple.                                        _______Dans de multiples domaines, parfois les plus basiques, les plus triviaux, le recours à l'IA révèle vite ses limites et démystifie même le caractère "intelligent" qu'on lui attribue par convention. Il y a là des sources de nombreuses confusions. La prudence s'impose, à l'encontre de nombreux emballements, pour ne pas céder à la naïveté ou à la mystification parfois. Ce n'est pas madame Soleil non plus...Certains métiers, même dans le domaine artistique, seront durablement affectés par l'introduction sans précaution de l'IA générative. Déjà  Google a supprimé 3000 emplois. Rançon du progrès? Sauf que cette innovation risque de progresser à vitesse géométrique, même dans des domaines que nous ne soupçonnons pas encore. On peut aller plus loin dans les réticences légitimes:                                                                                                                                   "...Si l’on met de côté les gourous qui ont commencé à prophétiser la Singularité et à adorer une nouvelle idole sous la forme d’une Superintelligence Artificielle, de nombreuses personnalités ont pris la mesure des enjeux et se sont attelées à éveiller l’opinion.   L’initiative la plus emblématique est peut-être celle du Future of Life Institute (FLI), fondé en 2014 par le physicien Max Tegmark et le fondateur de Skype, Jaan Tallin, sous le patronage de célébrités telles que Elon Musk et feu Stephen Hawking.  Le FLI voit dans l’IA une extraordinaire source de bienfaits pour l’humanité, mais également une source de risque majeur, voire « existentiel ».  Il exhorte, par conséquent, à promouvoir la recherche dans le domaine, encore embryonnaire, de la Sécurité de l’IA (AI Safety). Cette approche s’appuie sur le concept central d’alignement des valeurs (Value Alignment).  Je cite : « Les IA fortement autonomes devraient être conçues de telle sorte que leurs objectifs et leurs comportements coïncident à tout moment avec les valeurs humaines », lesquelles sont, je cite toujours : « la dignité, les droits et libertés, la diversité culturelle ». L’un des attendus du développement de l’IA est de profiter et « donner du pouvoir » (empower) au plus grand nombre...."                                                                                                           ______  Il y a peu, j'écrivais ceci, qui reste d'actualité: Dans l'univers varié de l'IA, omniprésent et discuté, un monde de nouveautés inédites, mais qui apparaît comme une menace dans certains secteurs d'activité. Ou du moins une ambigüité Un vrai tournant demandant une réflexion critique. Bruxelles s'y attelle, à l'échelle de l'Europe. Cela va très vite et il convient de faire le partage entre mythe et réalité, usages justifiés et contestables. Prudence! ___ GPT-4, notamment suscite des interrogations particulières, étant données ses applications actuelles et à venir et ses retombées dans le monde du travail et de la culture. Le système Gémini pose notamment des problèmes inédits, qu'il importe d'analyser et de résoudre. Certaines positions, un peu trop enthousiastes, méritent d'être analysées et remises en question, du moins partiellement. Bientôt ce sera dans la poche. C'est l'esprit critique qui peut être remis en question. Mais pas seulement. Avec un accès  presque gratuit, on comprend qu'il importe de prendre les devants. Mais comment? L'enthousiasme béat n'est pas de mise.


   
                                                                                                                     Le risque est grand d'un chaos informationnel inédit. "...En permettant de manipuler les contenus à l’envi, l’intégration de systèmes d’IA générative aux smartphones risque de provoquer la prolifération de deepfakes et d’accentuer la diffusion de ces contenus faux mais crédibles. Ceci pourrait compromettre davantage la crédibilité des informations en ligne et entraîner un chaos informationnel généralisé.  Sans compter un risque qui peut s’avérer mortel : l’explosion potentielle du cyberharcèlement, notamment via le « deepfake porn », une pratique violente qui a émergé en 2017 et qui va se trouver « facilitée » avec l’arrivée de l’IA générative dans les smartphones. Les modèles génératifs peuvent créer des données : des images par exemple, qui ressemblent de manière frappante à des données réelles. Cela peut donc être utilisé de manière malveillante pour créer des contrefaçons, des faux, des contenus trompeurs que ces derniers soient textuels et servent par exemple des arnaques comme le phishing, ou visuels : montages photos, montages vidéo (DeepFake). Par ailleurs, des données erronées peuvent être fabriquées par un modèle génératif malveillant. Celles-ci pourraient être utilisées dans les corpus d’apprentissage des futurs grands modèles de langage (large language models ou LLM, dont ChatGPT est l’exemple le plus connu) ou d’autres modèles d’intelligence artificielle.   En effet, certains modèles génératifs peuvent se révéler vulnérables à des « attaques par exemples contradictoires » (adversarial attacks, dont l’exemple classique pour un modèle de machine learning est d’introduire de fausses données dans la base de données d’apprentissage, provoquant un véhicule à voir une limitation de vitesse à la place d’un panneau-stop).  L’évolution de ce type d’adversarial attack cible désormais les IA génératives, par exemple avec le data poisoning.  "                                                       
À lire aussi : Appareils connectés et cybersécurité : imaginer des attaques pour apprendre à se défendre    ___________________

lundi 15 avril 2024

(Nouvel) éloge de la lecture

 Pas de doute! 

         Rien ne vaut un bon bouquin.

                                  Ça ne manque pas...

                                                                       _____________

Faire l'opinion

 Informer ou légitimer

        That is the question

                       L'objectif de tout organe de presse est bien de "faire l'opinion", de l'accompagner, de l'informer, de la constituer aussi, de l 'ouvrir au monde de manière rigoureuse, ce qui n'exclut pas des lignes éditoriales variées s'assumant entièrement, mais en respectant la liberté des lecteurs, ses capacités de choix, de sélection de ses interprétations et le pluralisme politique. Un équilibre délicat et parfois compliqué à trouver, résultat d'une forme de journalisme qui se veut autant que possible objective (non partisane au sens étroit), honnête, ouverte et nuancée. Ce qui est pas une fonction sans difficultés ni écueils. L'objectivité ne peut être dans ce domaine que l'aboutissement d'efforts constants et collectifs. Ce ne peut être qu'un idéal, mais une exigence nécessaire, surtout à l'heure ou beaucoup se détournent de la presse d'opinion.                                         Aujourd'hui, une certaine presse (écrite ou non, de plus en plus concentrée, se donne surtout pour tâche de conditionner l'opinion, sur la base de choix éditoriaux clairement assumés, ne faisant pas mystère de ses choix politiques du moment, montant à l'assaut de l'opinion. La concentration est la règle, comme la manipulation des faits et la pression sur les jugements,  mettant à mal les principes républicains et la fonction de journalistes, qui se démettent ou qui se soumettent....

Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, François Bayrou, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Édouard Philippe, Aurore Bergé, Catherine Vautrin, Sylvie Retailleau, Sarah El Haïry, Marc Fesneau, Christophe Béchu, Marlène Schiappa… On ne compte plus le nombre de figures de la majorité présidentielle, anciens ou actuels membres du gouvernement, qui se pressent chaque week-end dans les colonnes du Journal du dimanche, entre deux chroniques de Pascal Praud, trois éditoriaux de Charlotte d’Ornellas et une tribune de Marion Maréchal.    L’hebdomadaire d’extrême droite, dirigé depuis quelques mois par Geoffroy Lejeune, a même récemment recueilli les confidences diplomatiques d’Emmanuel Macron, parfaisant ainsi son entreprise de banalisation. La reprise en main brutale de Vincent Bolloré en juin 2023, les semaines de grève de l’ancienne rédaction, le départ contraint de dizaines de journalistes, la bataille culturelle assumée par les nouveaux dirigeants du titre, les fausses informations qui y sont parfois distillées… Plus rien ne dissuade le pouvoir d’alimenter le JDD. Bien au contraire.....Tout au début, pourtant, des voix s’étaient élevées contre la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache et le député Renaissance Karl Olive, qui s’étaient rués dans les pages des premiers numéros de la nouvelle formule. Sylvain Maillard, patron du groupe macroniste à l’Assemblée nationale, avait même demandé à ses troupes de ne pas s’exprimer dans l’hebdomadaire. Mais l’Élysée avait rapidement fait savoir qu’il n’était pas question de le boycotter et les rares scrupules des troupes présidentielles avaient disparu avec les derniers jours de l’été.   À la rentrée de septembre 2023, un ministre expliquait ainsi à Mediapart que « passé un délai de décence », tout le monde finirait par s’exprimer dans le JDD – ce qu’il a d’ailleurs lui-même fini par faire assez rapidement. Même la députée Renaissance Violette Spillebout, qui s’était pourtant mobilisée aux côtés des salarié·es en grève, a récemment réservé une exclusivité au journal – contactée, elle n’a pas souhaité répondre à nos questions. De quoi rebooster légèrement un titre dont les ventes accusent un repli continu. Mais surtout permettre à son rédacteur en chef de se frotter les mains.       ___                                                                                                                                    Le JDD est donc venu compléter la liste des médias Bolloré auxquels les membres du gouvernement et de la majorité apportent régulièrement leur caution : C8, Paris Match, Europe 1 et évidemment CNews. En quelques années, la chaîne dirigée par Serge Nedjar a littéralement envahi les palais de la République, où elle est devenue un bruit de fond quotidien. « Avant, les télévisions qui sont allumées en continu à l’Élysée ou dans les ministères étaient surtout branchées sur BFM. Désormais, de plus en plus de gens mettent CNews », confirme un conseiller de l’exécutif.                                                                            Une position parfaitement assumée au plus haut niveau de l’État. « CNews, c’est la fabrique de l’opinion, affirme l’entourage du président de la République. Contrairement aux autres chaînes d’info, ils offrent un sens – en expliquant toute la journée que la France n’est plus la France – et une perspective – le retour de la France contre-révolutionnaire sur des valeurs catholiques ultratradis. » Et d’ajouter : « Ce qui est important, ce n’est pas le médium, mais le public. Si on regarde CNews, c’est d’abord pour savoir ce que pensent huit millions de Français. »       ___« Parler à tout le monde », « aller convaincre là où les gens vous écoutent », « toucher d’autres publics », « mener le combat sur le champ de bataille »… Depuis quelques années, les macronistes multiplient les formules pour justifier leur présence sur les antennes de Bolloré. Vivement critiqué après son passage dans l’émission de Cyril Hanouna, le député Renaissance Quentin Bataillon, président de la commission d’enquête parlementaire sur la TNT, a d’ailleurs tenté de les recycler. « Je pense qu’il faut parler à tous les publics », a-t-il indiqué sur France Info.    ______________ Sous couvert de « pédagogie » à destination du public de « Touche pas à mon poste » (TPMP), « et notamment des plus jeunes », Quentin Bataillon a surtout participé au dévoiement des institutions en sortant totalement de son rôle et de la neutralité qu’il impose. L’épisode a déplu jusqu’à l’Élysée, qui n’a pourtant rien trouvé à redire, ces dernières années, au défilé de ministres dans l’émission de Cyril Hanouna. En 2019, Marlène Schiappa avait même coanimé une émission avec ce dernier, contribuant ainsi à sa légitimation dans le champ politique.    ____________Avec ses multiples passages sur CNews, ses tribunes dans le JDD ou encore sa nouvelle maison d’édition – elle vient de signer chez Fayard, désormais propriété du milliardaire breton –, l’ancienne ministre est devenue une grande habituée de la galaxie Bolloré. Elle ne manque d’ailleurs jamais une occasion de défendre celle-ci, comme récemment encore, toujours sur le plateau de Cyril Hanouna, où elle est venue dire tout le mal qu’elle pensait de certain·es député·es de la commission d’enquête.   _________En 2021, Marlène Schiappa avait même lancé dans l’atmosphère l’idée selon laquelle l’animateur préféré de Vincent Bolloré pourrait coanimer le débat d’entre-deux-tours de la présidentielle. Passé les rires, la proposition a l’air de rien cheminé dans les esprits. Car si Emmanuel Macron n’a jusqu’ici jamais répondu aux invitations de Cyril Hanouna, son entourage n’insulte plus l’avenir. « Désormais, c’est lui qui incarne la politique sur C8, je pense que la question doit être examinée », indique un conseiller.                                                                                                                 Avec le temps, les figures de la « Bollosphère » ont profité de leurs relais dans les cercles du pouvoir pour se rapprocher de son cœur. Comme le racontait Le Monde au mois de décembre, le milliardaire lui-même échange de nouveau avec Emmanuel Macron. Le 13 mars au soir, juste après son audition devant les parlementaires de la commission d’enquête sur la TNT, il était encore à l’Élysée pour la cérémonie de décoration du patron de LVMH, Bernard Arnault, élevé à la plus haute dignité de la Légion d’honneur par le président de la République.___Pascal Praud, autre animateur phare de la galaxie Bolloré, a lui aussi plusieurs fois textoté avec le chef de l’État. À l’Élysée, il échange régulièrement avec le conseiller mémoire Bruno Roger-Petit, qui fut par le passé l’un des chroniqueurs de son émission. Il est même arrivé que ce dernier mette sa conversation sur haut-parleur pour en faire profiter Brigitte Macron. Selon Le Monde, Pascal Praud, qui n’hésite jamais à fustiger le « système » tout haut, en a même profité pour s’excuser tout bas des « vilenies » qu’il distille à l’antenne contre son époux.                                                             Les bonnes relations entretenues au plus haut niveau de l’État avec les figures de la « Bollosphère » ont tout naturellement infusé le reste de l’écosystème macroniste, où chacun évite les critiques. Les rares personnalités à s’être ouvertement inquiétées de la bataille culturelle conduite par les médias du groupe l’ont d’ailleurs payé très cher. Ce fut notamment le cas de l’ancien ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye – qui avait affirmé que CNews « était clairement d’extrême droite » –, mais aussi de sa collègue Rima Abdul Malak.                                              Pour avoir simplement rappelé que les chaînes du groupe Bolloré étaient soumises, comme tous les diffuseurs, à des règles précises qu’elles ont plusieurs fois enfreintes ces dernières années, la ministre de la culture a fait l’objet d’une large campagne de dénigrement sur C8 et CNews. Et ce, sans recevoir de soutien en interne. Auditionnée en mars par la commission d’enquête parlementaire sur la TNT, elle a cependant estimé que lier son départ du gouvernement à ces prises de position relevait de « la politique fiction ».           Également cible de nombreuses attaques après ses propos sur CNews, Pap Ndiaye n’avait, lui non plus, pas franchement été soutenu par ses collègues. L’un d’entre eux, Stanislas Guerini, était même allé jusqu’à prendre ses distances ouvertement sur Europe 1 : « Si je pensais qu’Europe 1 était une radio d’extrême droite, je ne serais pas venu ce matin », avait-il déclaré. À l’époque, face à la virulence des attaques, le chef de l’État avait certes évoqué la liberté d’expression de son ministre, mais en prenant soin de ne rien dire sur le fond de sa prise de position.    _____Car dans l’écosystème macroniste, chacun est conscient des risques encourus par celles et ceux qui osent émettre une critique sur les médias Bolloré. Selon plusieurs sources au sein de la majorité présidentielle comme du gouvernement, beaucoup craignent d’être « boycottés » par ces derniers ou de souffrir à leur tour d’une « mauvaise presse ». Les éditoriaux ad hominem, les commentaires déplaisants ou les petites phrases glissées ici ou là… La machine peut rapidement se mettre en marche. « Il y a clairement une forme de peur », reconnaît un conseiller ministériel.Certains ont directement fait les frais de leur liberté d’expression, à l’instar du député Renaissance Christopher Weissberg, qui n’a jamais plus été invité sur CNews après y avoir critiqué en direct sa ligne éditoriale. « C’était en pleine grève des journalistes du JDD, se souvient-il. Je me suis dit que c’était l’occasion idéale d’aborder le sujet. Immédiatement, j’ai été attaqué et insulté par certaines personnes autour de la table. C’était dingue. » Après avoir saisi l’Arcom au sujet des propos tenus par Pascal Praud liant les punaises de lit à l’immigration (sortie qui lui a depuis valu une mise en garde du gendarme de l’audiovisuel), l’élu a également eu droit à quelques messages gratinés de l’animateur. _____Au début de son mandat, Christopher Weissberg a lui-même plusieurs fois participé à des émissions sur CNews. « Lorsque vous vous lancez, il n’y a pas beaucoup de formats politiques dans lesquels vous êtes invités régulièrement et qui vous permettent de vous exprimer un peu longuement », dit-il. Mais il a rapidement compris que l’exercice était vain, voire dangereux : « Comme Murdoch aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ce groupe puissant sert de tremplin à l’extrême droite, affirme le député Renaissance. On est en train de lui donner les clés. C’est une guerre culturelle qui se joue et on perd quasiment toutes les batailles idéologiques. »                                                                                                     Rares sont celles et ceux, au sein de la majorité présidentielle, à avoir pris conscience de ce danger. L’attrait pour la lumière, la volonté de parler au plus grand nombre, une forme de naïveté… Plusieurs raisons expliquent l’omniprésence des macronistes dans les médias Bolloré. Mais la principale est plus triviale encore. « Chez nous, certains pensent comme CNews, confie un cadre du parti présidentiel. Pour eux, c’est une chaîne de droite comme une autre. Ils ne voient pas pourquoi ils n’iraient pas sur ses plateaux alors qu’ils acceptent d’aller sur le service public qu’ils considèrent de gauche. »   ____Dans ce contexte de droitisation à l’infini, CNews et C8 sont devenus incontournables. Certains, comme Olivier Véran, ont longtemps refusé de s’y rendre, avant de radicalement changer d’avis. Pour justifier sa venue dans l’émission « Face à Baba » de Cyril Hanouna en janvier 2023, après des années à se targuer qu’il ne participerait jamais à ce type de format, l’ancien porte-parole du gouvernement avait recyclé la formule préférée de l’Élysée : « Il est important d’aller s’adresser à l’ensemble des Français qui regardent la télévision ou qui écoutent la radio. »                                                                                                                                                 Les mêmes arguments avaient déjà été invoqués dès l’automne 2019 lorsque le président de la République avait accordé un entretien-fleuve à Valeurs actuelles, alors sous la direction de Geoffroy Lejeune, pour parler immigration, sécurité et identité. L’épisode était très vite apparu comme l’un des tournants du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Une entrée fracassante dans l’ère du confusionnisme macroniste où tout se vaut et où rien n’est grave. Depuis lors, et malgré ses dénégations, le pouvoir a largement contribué à la contamination du débat public par l’extrême droite.  Car contrairement à ce que prétendent celles et ceux qui estiment nécessaire de « mener le combat sur le champ de bataille », les membres du gouvernement et de la majorité qui regardent en boucle les chaînes du groupe Bolloré et s’y expriment souvent n’y mènent aucune offensive. Convaincus que les questions de Pascal Praud, Cyril Hanouna ou Sonia Mabrouk reflètent une grande partie de l’opinion française, ils viennent au contraire valider leurs obsessions. Et normalisent, dans le même temps, leur entreprise de désinformation. " [Ellen Salvi _ Merci à Mediapart   ___________________________